Chapitre 4 - Zone d'impact

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Devant son évier, Isabelle terminait la vaisselle. Léo regardait une émission de divertissement à la télévision à quelques mètres d'elle. La nuit était tombée. Et puis cela arriva, un éclair blanc accompagné d'une formidable explosion. Un souffle brutal, qui la poussa sans ménagement contre le meuble de cuisine. Le tout ne dura qu'une seconde, peut-être moins. Et aussitôt, sans même se demander ce qui avait pu se passer, une seule idée lui vint à l'esprit : « son fils ».

Se retournant rapidement, elle vit un spectacle auquel elle ne comprit rien. La table basse séparant la télévision du canapé était remplacée par une sorte d'énorme cristal aux facettes étranges, comme sorti du sol. Beaucoup de poussière et de débris flottaient dans l'air. Elle pivota rapidement pour regarder le canapé qui lui faisait dos. S'élançant au-dessus, pour voir dans quel état était son fils, son sang se figea. Son fils n'était pas là.

Elle cria, elle hurla son nom. Des morceaux de poutres et des pierres tombaient, c'est seulement à ce moment qu'elle vit le trou dans le plafond. Reprenant sa respiration dans un hoquet de surprise, elle cria de plus belle. Cherchant d'abord du regard puis contournant l'étrange structure qui trônait au centre de la pièce.

Depuis la cabine de pilotage de l'hélicoptère, un gros flash illumina l'horizon. Le pilote et la commandante eurent une seconde de stupeur avant de réagir, les autres passagers de l'hélicoptère n'eurent pas le temps de relever la tête que la lumière avait disparu.

La commandante bascula sur le canal de communication d'équipe.

Élise – On a un contact, l'impact est à environ sept kilomètres devant nous. Atterrissage dans cinq minutes à deux-cents mètres de la cible. Tous « moquette » avant plus d'information.

À ces mots tous les agents retirèrent leurs insignes de grades et de régiment, écussons scratchés sur leur combinaison. Cette tactique avait pour but de rendre plus difficile à des « hostiles » d'identifier la chaine de commandement, cible prioritaire en cas d'affrontement.

Le Lieutenant Mercier n'attendit pas les ordres pour envoyer ces premières informations au QG.

L'équipe était tendue et excitée, l'hélicoptère se posa, lumières éteintes, dans un champ derrière l'église du village et redécolla en moins de deux minutes après le débarquement de vingt personnes toutes lourdement chargées.

Le déplacement à travers le champ ne fut pas plus difficile que pendant les entrainements. Deux charriots motorisés portaient le matériel le plus lourd et sensible. Arrivée au pied de l'église, mais toujours dans l'ombre, Élise qui avançait en tête leva la main pour ordonner l'arrêt du convoi. Tous se figèrent derrière elle, écoutant et scrutant les environs.

Élise – Allez, on enfile les masques. Interdiction formelle de les retirer tant qu'on n'a pas l'autorisation des contrôles environnementaux.

Elle envoya un regard à son scientifique dédié à cette tâche.

Élise – Apparemment, le site est en ville. À cent mètres derrière l'église, nous allons nous retrouver exposés. La population a dû être réveillée, je ne veux personne dans les rues, vous me trouvez le maire et vous lui faites un topo rapide.

Ses sept agents « multitaches » firent un signe de tête.

Élise – On passe en acquisition !

À cet ordre, le groupe changea de formation. Les équipes « force de frappe » passant devant, en avançant plus doucement. Le reste du groupe suivant cinquante mètres en arrière. L'acquisition d'objectif était souvent le moment le plus sensible.

Le groupe passa sans encombre le long du muret du cimetière, toujours dans une pénombre protectrice. Puis juste avant d'arriver sous les lumières de l'éclairage public, un des membres des éclaireurs fit un signe pour indiquer le ciel.

AnomalieWhere stories live. Discover now