Chapitre 9 : L'objet

4 0 0
                                    

C'était, c'était... un bloc de roche noir compact et massif. La partie qui ressortait du sol montait tel un muret de quatre-vingts centimètres de haut. Impossible de connaitre la profondeur à laquelle il avait pu s'enfoncer. Au-dessus de ce « socle », des cristaux énormes, de base hexagonale, pointaient vers le ciel. Enfin, vers la bâche qui fermait le trou du toit. Les cristaux étaient légèrement transparents, assez proches du quartz fumé. Tous collés les uns aux autres, s'arrêtant par des pointes pyramidales à différentes hauteurs, avec une tendance à avoir les plus hauts aux centres de la structure et les plus petits en périphérie. On pouvait deviner quelques nuances dans les teintes, certains plus clairs que d'autres. Mais tous semblaient strictement verticaux.

La pièce était sublime. Des cristaux de cette taille même pour du simple quartz fumé devaient valoir une fortune. Mais pourquoi toute cette mascarade ?! Le plancher n'était même pas brulé. Le canapé ! les fibres synthétiques n'avaient même pas roussi ! Pourquoi mettrait-on autant de moyens pour lui faire une blague ? Ou alors, c'était plus grand que ça, ce n'était pas une blague destiné à lui ! Peut-être un exercice ? À ce moment seulement il s'aperçut qu'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce. Derrière la lumière d'un projecteur, un autre militaire le regardait. Julien devinait même des instruments sophistiqués derrière lui. Cela ne pouvait être qu'un exercice et lui, avait gâché sa nuit et sa dernière journée de colloque pour ça...

Bravant l'interdit, il s'avança en tendant la main. Aussitôt, une main ferme le saisit par l'épaule et le tira en arrière. En se retournant, il vit la femme lui pointer le sas d'entrée. Après un soupir que personne n'entendit, il obtempéra. Élise lui ouvrit le sas d'un bras et le laissa passer devant.

En sortant de la maison, il arracha en toute hâte le masque respiratoire. On étouffait là-dedans. Et aussitôt, il commença son discours.

Julien – Je ne sais pas pour qui vous vous prenez pour enlever les gens au milieu de la nuit pour ça.

Devant lui, le lieutenant Mercier l'écoutait avec attention. La femme, elle, tardait à sortir, mais elle l'entendrait !

Julien – Je devrais porter plainte d'ailleurs.

Kevin le coupa aussitôt sur un ton très calme – Non ! vous ne pouvez pas, vous avez signé !

Après avoir levé les yeux au ciel, Julien reprit – Oui, je n'ai pas lu toutes les petites lignes, mais l'idée était d'aider mon pays avec mon expertise. Et je ne vois pas en quoi je peux vous aider. C'est soit une plaisanterie, soit un exercice et ça, ce n'était clairement pas dans vos papiers. Vous auriez dû engager un acteur pour mon rôle !

Kevin – Monsieur, je vous assure que vous faites erreur, nous avons assisté à la chute de l'objet !

Julien – Mais arrêtez votre numéro ! Une météorite de cette taille aurait rasé le quartier ! et aucun cristal n'auraient résisté ! Comme toutes les vitres de la ville probablement ! Ce ne peut être qu'un canular ! Ramenez-moi à mon hôtel.

Julien finissait de retirer sa combinaison de protection quand du bruit dans le sas le fit se retourner. S'attendant à voir la femme qui lui avait semblé être la responsable de l'opération, il fut déçu de ne voir que l'autre agent qu'il avait vu dans la pièce.

Julien – C'est votre chef, la femme n'est-ce pas ?

Personne ne répondit. Mais l'agent qui était en train d'enlever son masque hocha la tête.

Julien – Appeler là j'ai deux mots à lui dire !

Le Lieutenant Kevin regardait l'homme qui venait de sortir. Les deux hommes se regardèrent ainsi quelques longues secondes. Quand le lieutenant dit.

Kevin – S'il vous plait ? pouvez-vous dire à la Commandante Dubois de revenir, nous avons des choses à éclaircir !

L'agent fixa son lieutenant un instant, il fronça les sourcils.

Agent – Mais je ne sais pas où elle est monsieur ?! Je viens de sortir moi !

Kevin – Mais !! Que dites-vous ?! Elle était avec vous !

Agent – Mais pas du tout ! elle vient de sortir en suivant le civil !

Oubliant toutes les règles de sécurités, Kevin fonça vers l'intérieur, elle avait dû faire un malaise, elle était tombée. La mission était vraiment étrange et tout partait en vrille.

Après vingt minutes de fouille et d'interrogatoire, après avoir vérifié les écrans tactiques, les enregistrements des drones, le verdict était tombé même si personne ne l'acceptait. En une fraction de seconde, entre les deux bâches qui formaient le sas, la commandante Élise Dubois avait disparu !

AnomalieWhere stories live. Discover now