La dernière scène de crime

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Des scellés entourent la scène de crime, les techniciens s'affairent : ils prennent des photos, font des relevés... Près du corps sans vie, Antoine et Florence discutent.

- Je suis sûr que ce meurtre est lié au vol des vases de la semaine dernière, déclare Florence en appuyant sur le "sûr"

- Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? L'interroge Antoine.

- Le flyer de l'exposition dans sa poche, pointe l'historienne de l'art.

- Ça doit être une coïncidence. Ce mec-là, c'est un peintre, quel rapport avec des vases ?

- Justement ! Pourquoi il aurait été voir une exposition de vase antique, plutôt que d'aller au vernissage de son ami ?

- Je sais pas moi, il trouve peut être ça jolie les pots

- Et moi, je suis certaine que c'est lié. Je le sens.

- Vous le sentez ? Bon bah, affaire classée alors, ironise Antoine.

- Vous pouvez vous moquer, mais quand j'aurai résolu l'enquête vous allez encore devoir m'offrir des fleurs.

- Je me moque pas. Enfin, je trouve juste l'idée un peu ridicule.

- Ridicule, carrément ! S'emporte Florence. Vous n'avez qu'à le dire si vous voulez plus que je vous dise mes théories.

- Si c'est pour en entendre des comme ça... Enfin, il faut qu'elles soient un minimum logique. On n'est pas en train d'interpréter un tableau là, faut être sérieux.

Antoine ne sait pas pourquoi il a dit ça. Il le regretta instantanément, mais le mal est déjà fait.

- Dites tout de suite que mon travail, c'est du vent ! Après tout ce temps, toutes les enquêtes qu'on a résolu ensemble, vous n'avez aucun respect pour ce que je fais.

- C'est pas ce que... Tenta le capitaine en vain.

- Non mais vous savez quoi, je sais même pas pourquoi on continue à travailler ensemble.

Le ton de Florence est monté d'un cran et les regards commencent à se poser sur le duo.

- Madame Chassagne, on est sur une scène de crime, calmé vous.

- Me calmer ? Elle respire un grand coup. Vous avez raison, je vais aller me calmer. Je vais même aller me calmer plus loin et jamais revenir !

- Quoi ? Mais...

- Vous m'avez très bien comprise. Je démissionne. Et on verra comment vous vous en sortez sans moi pour résoudre une enquête qui tourne autour de L' ART !

Sur ces mots, Florence lui tourne le dos et s'éloigne rapidement de la scène de crime. Antoine la regarde partir sans bouger. Il sait que s'il la rattrape, elle va s'énerver encore plus. Mais ça lui brise le cœur de la laisser s'en aller. Surtout que cette fois-ci, il a l'impression que des excuses ne suffiront pas, qu'il l'a perdu pour de bons. Ses yeux deviennent humides, sa vue se brouille, mais il résiste. Il ne veut pas pleurer devant ses collègues. Son cœur accélère. Il va de plus en plus vite. Puis il manqua un battement et Antoine eut la sensation que tout son corps tombait dans le vide.


---- Vous pouvez vous arrêtez là si vous aimez le angst, ou continuer si vous préférez le fluff -------






Antoine se réveille en sursaut dans son lit. Il a le souffle court et son pyjama lui colle à la peau. Il tente de se calmer en se répétant que ce n'était qu'un mauvais rêve, mais son agitation réveille la personne qui dormait à sa gauche.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande une voix encore à moitié endormie.

- Rien, répond difficilement Antoine, j'ai juste rêvé que tu me détestais et que tu partais pour toujours.

- Tu peux te rendormir, ça arrivera jamais, lui répond doucement Florence, en se tournant vers lui pour poser son bras autour de sa taille.

Ce simple contact réussit à détendre le capitaine et à le convaincre qu'elle serait encore là le lendemain. Et peut-être même les jours suivants.

FIN.

Antoine et Florence - L'art du crimeWhere stories live. Discover now