MISTRESS » a.griezmann

q u a t r e

10 juillet 2014, point de vue d'Alessia

À peine levée, je revois les images de la soirée d'hier. « Juste le temps des vacances » Est-ce qu'on ne fait pas une erreur ? Sans doute que si, mais je n'ai pas envie de me prendre la tête. On s'est embrassé et c'était putain de bon. Pourquoi ne pas profiter avant de rentrer en France ? On est jeune après tout ? Tous les humains font des erreurs alors une de plus, ça ne change pas grand chose, si ?

Je me lève de mon lit et enfile un maillot de bain avant de mettre un short. Je prends ma combinaison de surf et descends au rez-de-chaussée. Il n'y a aucun bruit. Lorsque je suis rentrée hier soir, enfin dans la nuit, tout le monde était couché. Je n'ai croisé personne et heureusement. Je n'avais pas la tête à me disputer. Je me dirige vers la cuisine et prends une pomme. J'enfile mes sandales dans le hall et me dirige vers le garage où se trouve ma planche. Je prends cette dernière et file à la plage. Il n'y a pas énormément de monde. Il faut dire qu'il est seulement neuf heures et quart et que la plupart des personnes viennent en fin de matinée et pendant l'après-midi sauf les joggeurs qui viennent très tôt, au levé du soleil.

Je pose ma planche sur le sable et enlève mon short. J'enfile ma combinaison et cache mon portable dans mon short. On ne sait jamais. J'attache ma planche à ma cheville et me dirige vers l'eau. Il y a quelques vagues. Pas énormément, mais ça suffira. En revanche, je suis bel et bien seule à surfer ce matin.

Je me jette sur ma planche et m'éloigne de la plage. Je me retrouve au milieu de l'océan et regarde autour de moi. J'aime ça. J'ai la sensation d'être seule au monde, que rien ne peut m'atteindre, que je suis libre et dieu sait à quel point j'aime ça. J'attends un peu, à la recherche de la vague parfaite. Lorsque celle-ci fait son apparition, je me tourne et commence à avancer en direction de la plage. Lorsque le moment parfait à mes yeux est arrivé, je me lève et reste en équilibre sur ma planche. Je reste une longue minute avant de passer la barre sans tomber. Je finis par me réinstaller sur la planche.

J'entends des cris et me tourne brutalement. Jack est sur la planche et il me fait de grands signes. Je rejoins le rivage et me décroche de ma planche que je pose sur le sable. J'enlève le haut de ma combinaison que je descends jusqu'à mon bassin.

— Alors comme ça on surfe sans moi ?

— Tu n'es pas le centre du monde, mon cher Jack.

— Ne dis pas de bêtise, on sait tous les deux que tu craques pour moi et...

— Et ton sourire Colgate ? Le coupais-je. Désolée, mais non.

— Outch, tu brises mon petit cœur.

— Il s'en remettra.

Je prends mon téléphone portable et découvre un message de Jai. Il me demande où je suis et que les parents s'inquiètent. Ils ne m'ont vraiment pas entendu rentrer cette nuit.